Le terme « inflation » apparaît aujourd’hui à un rythme ironiquement « inflationniste » : partout. Pourtant, ce n’est pas la première fois que l’inflation fait la une des journaux, et ce n’est probablement pas la dernière fois que nous la voyons au centre d’une controverse.
Pour bien comprendre la portée et l’ampleur de l’inflation dans nos vies, nous vous invitons à regarder en arrière et à comprendre l’impact qu’elle a eu sur le reste du monde au cours de l’histoire.
Qu’est-ce qui déclenche une hausse soudaine de l’inflation ?
En termes simples, le terme « inflation » indique une tendance à la hausse des prix au sein d’une économie au cours d’une période donnée. Lorsque les prix augmentent, le pouvoir d’achat de l’argent diminue, ce qui signifie concrètement que nous pouvons acheter moins de biens et de services avec la même somme d’argent.
En substance, l’inflation équivaut à ce que l’on appelle une détérioration du pouvoir d’achat de chaque unité monétaire.
Mais au lieu de paniquer, il est possible de développer des stratégies pour atténuer l’impact de l’inflation : un outil puissant est l’étude de l’histoire.
En effet, l’examen des épisodes historiques d’inflation permet non seulement de replacer notre situation actuelle dans un cadre plus large, mais constitue également une exploration très intéressante !
Les cas d’inflation les plus impressionnants de l’histoire
La Grèce pendant la Seconde Guerre mondiale
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la valeur de la monnaie grecque est en chute libre : elle est divisée par deux chaque jour.
Dans les années d’avant-guerre, le gouvernement grec se targuait d’un important excédent budgétaire. Toutefois, cet excédent s’est rapidement transformé en un déficit qui a triplé l’année suivante, en grande partie à cause d’une baisse substantielle du commerce extérieur due à la guerre.
Suite à l’invasion des puissances de l’Axe, la Grèce a été contrainte de verser des compensations financières à 400 000 de ses soldats. Les recettes fiscales ayant diminué, le pays n’a pas été en mesure de couvrir ses dépenses de guerre. La Grèce a donc été contrainte de faire appel à sa banque centrale pour émettre les fonds.
Le problème ? Cette mesure désespérée a abouti à l’un des cas d’hyperinflation les plus flagrants de l’histoire.
La Yougoslavie après la chute de l’Union soviétique
Dans les années 1990, après l’effondrement de l’Union soviétique, des guerres d’indépendance ont éclaté entre les nouvelles nations. Celles-ci refusent de commercer entre elles, ce qui paralyse l’activité économique.
La situation est encore aggravée par les sanctions économiques imposées par l’Occident. Cependant, c’est la décision de la nouvelle République fédérale de Yougoslavie de maintenir les politiques communistes qui l’a amenée à dépenser et à emprunter trop d’argent et à perdre finalement le contrôle de la création monétaire.
En janvier 1994, le taux d’inflation a atteint le chiffre alarmant de 313 millions de pour cent. Les prix doublaient environ toutes les 34 heures et la monnaie nationale a été réévaluée cinq fois en deux ans.
Le Zimbabwe en novembre 2008
Au Zimbabwe, l’inflation a atteint le chiffre sans précédent de 79 milliards de pour cent, les prix doublant toutes les 24 heures. Cette situation a conduit le gouvernement à abandonner sa monnaie au profit du rand sud-africain ou du dollar américain.
Suite à la confiscation de la propriété privée par Robert Mugabe, l’économie zimbabwéenne a été paralysée pendant des années. Les tentatives de redistribution des terres des Zimbabwéens blancs en échange de capital politique ont provoqué l’effondrement de l’économie, ainsi que la fuite des capitaux et des populations vers les montagnes.
Pendant cette période d’hyperinflation galopante, le prix d’une seule miche de pain a grimpé jusqu’à 35 millions de dollars zimbabwéens.
Le rôle des banques centrales en période d’inflation
Pour éviter de telles circonstances catastrophiques, les banques centrales doivent mettre en œuvre certaines politiques économiques stratégiques. La principale d’entre elles consiste à ajuster le taux directeur.
Cette forme d’inflation « contrôlée » vise à encourager les consommateurs et les producteurs à dépenser ou à produire, plutôt qu’à garder leur argent à la banque (puisque l’argent épargné se déprécierait avec le temps). L’objectif premier de cette approche est de relancer l’économie.
En raison de la guerre russo-ukrainienne, les prévisions d’inflation dans la zone euro sont récemment devenues clairement positives. Après une période d’hésitation, les banques centrales changent maintenant de stratégie pour éviter d’autres risques.
Ces stratégies consistent principalement à augmenter le taux d’intérêt directeur afin de rendre le crédit plus cher, de resserrer la masse monétaire et d’éviter une inflation sévère.
Quelles mesures pouvons-nous prendre en période d’inflation ?
L’inflation est un phénomène naturel dans de nombreuses économies et peut même indiquer qu’une économie est en bonne santé. Le Japon, par exemple, a longtemps essayé, en vain, de stimuler l’inflation dans son propre pays.
De notre côté, nous pouvons combattre les effets de l’invasion en investissant notre argent. En effet, les intérêts des comptes d’épargne peuvent difficilement suivre la hausse des prix. Les investissements, en revanche, sont un moyen efficace d’éviter que le patrimoine ne perde de sa valeur.
Pour en savoir plus sur ce sujet, lisez notre article sur la manière de minimiser l’impact de l’inflation.
Si vous êtes déjà investisseur, il est important de garder la tête froide pendant les périodes de forte inflation. Décider s’il est opportun de vendre certains actifs de votre portefeuille ou même de modifier votre stratégie d’investissement demande une réflexion approfondie. Dans ces moments-là, il est essentiel d’éviter les décisions impulsives, d’être patient et de rester concentré sur vos objectifs à long terme, comme le ferait une banque centrale.
Enfin, nous vous invitons à lire notre article sur la manière d’identifier si vos émotions influencent vos décisions financières.
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